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Le CRAD est fier d’annoncer que Marie-Pier Champagne (membre étudiante, doctorat en ATDR), sous la direction de Jean Dubé (membre régulier, ÉSAD) et la codirection de Diego Legros, a soutenu avec succès sa thèse de doctorat le 3 juillet dernier à Dijon (France).
La thèse de Marie-Pier s’intitule : «L’impact des infrastructures de transport sur les décisions de localisation et la longévité des entreprises».
Pour la suite, Marie-Pier débutera un stage postdoctoral à la North Carolina State University (NCSU) cet été. Ce stage est financé par une bourse postdoctorale Banting octroyée à Marie-Pier par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Félicitations Marie-Pier pour cette belle réussite !
Résumé de la thèse de Marie-Pier :
Les infrastructures de transport sont au cœur des villes et de leur développement. La distribution spatiale des activités économiques dépend de nombreux facteurs et tend à être influencée par les caractéristiques intrinsèques de l’entreprise, mais aussi par la présence d’économies d’agglomération et d’infrastructures de transport. La théorie de la localisation présente ces facteurs comme des piliers sur lesquels reposent les décisions de localisation des entreprises, et ultimement la structure urbaine des villes. Cette thèse s’intéresse particulièrement aux impacts qu’ont ces infrastructures sur les décisions de localisation des entreprises et leurs performances.
Une analyse approfondie de la littérature, basée sur une revue systématique, permet de réaliser un portrait de la littérature inhérente au rôle des transports dans les décisions de localisation des entreprises. La méta-analyse de ces résultats suggère que les effets d’une infrastructure de transport sur les décisions de localisation des entreprises sont positifs, ou dans le pire des cas, non-significatifs.
La théorie néo-classique économique présente les décisions de localisation d’une entreprise comme le résultat d’un problème d’optimisation de la fonction de profits. Dans une perspective de développement commercial et de pérennité économique, l’étude de la performance des entreprises, en fonction d’une localisation jugée optimale, s’avère intéressante et complémentaire aux études de localisation. L’évaluation des impacts causaux des infrastructures de transport en commun sur la probabilité de survie des entreprises représente d’ailleurs une originalité de ce projet de thèse.
Empiriquement, un modèle de survie de Cox est appliqué à deux études de cas, soit le métro de Montréal (Canada) et le tramway de Dijon (France). Le métro de Montréal a connu sa plus récente extension en 2007 avec le prolongement de la ligne orange. Cette dernière permet de connecter l’île de Montréal à sa banlieue nord, la ville de Laval. Le tramway de Dijon, quant à lui, est proposé en 2008 comme une alternative durable à un réseau d’autobus saturé. Les deux lignes de tramway ont été mises en service en 2012 et desservent la ville de Dijon d’est en ouest (T1), et du nord au sud (T2).
Une étude approfondie des effets d’anticipation et d’ajustement est effectuée à partir des différentes périodes (annonce, construction, et mise en opération) menant à l’instauration de ces systèmes de transport collectif. Les impacts sont évalués en fonction de la distance aux stations afin d’identifier les zones les plus touchées par la mise en place de ces services.
Les résultats suggèrent que les impacts se matérialisent majoritairement après la mise en opération des services de transport en commun. Dans un contexte nord-américain, un impact positif sur la probabilité de survie est observé pour une distance allant jusqu’à 1 250 mètres de la station la plus proche. Dans un contexte européen, basé uniquement sur les petites entreprises, les résultats identifient un impact positif, cependant, il semble plus concentré spatialement, soit à moins de 500 mètres des stations.