25 novembre 2024
22 novembre 2023
Charlie Wenger (membre étudiante, maîtrise en architecture sous la supervision de Myriam Blais) a participé à la Réunion Scientifique de Sentinelle Nord qui s’est déroulée les 15 et 16 novembre derniers à Québec. Charlie y a fait une présentation sur la fiction inuit du Nunavik et ce qu’elle peut nous apprendre sur l’habiter, c’est-à-dire l’être-au-monde, des communautés inuit au Québec.
Résumé de sa communication
Titre: L’Habiter dans la fiction inuit du Nunavik. De mots, de métaphores et d’architecture
Le projet de recherche porte sur la fiction inuit du Nunavik et ce qu’elle peut nous apprendre sur l’habiter, c’est-à-dire l’être-au-monde, des communautés inuit au Québec. Je m’intéresse particulièrement à l’imaginaire et son lien avec l’architecture. La prémisse du projet est que s’il est difficile de reconnaître l’imaginaire de l’habiter inuit dans le logement social tentant d’abord de répondre au manque de logements. Alors, dans la fiction inuit, se trouveraient des pistes pour mieux comprendre l’habiter inuit et les mots correspondants.
L’habitation actuelle majoritairement sociale ne correspond pas au mode de vie inuit (Dawson 2006; Duhaime 2021). Elle est entrée en inadéquation avec ses occupants (Collignon 2001). Le constat est qu’il y a une incompréhension de l’habiter inuit dans la conception et la construction de l’habitation destinée aux Inuit.
La fiction peut être comprise comme un moyen de s’approcher d’une perception inuit du monde et des façons inuit d’y vivre. C’est par cette interface que je souhaite développer un portrait de l’habiter inuit plus proche ou représentatif de la réalité. Dans le même ordre d’idées, Paul Ricoeur (1979, 139) écrit : « […] nous essayons de nous orienter en projetant [dans le monde] nos possibilités les plus intimes, afin de l’habiter, au sens le plus fort de ce mot. » Je m’intéresse également aux pouvoirs des mots. Heidegger (Sharr 2007, 39 et 40) et Paquot (2007), experts de l’habiter, en font une analyse étymologique. J’ai commencé une démarche semblable avec du vocabulaire inuktitut. Par exemple, angirraq qui signifie maison ou chez-soi, se traduit littéralement par « (place for) coming back » (Dorais 2020, 182 et 255). Il désignerait également tout endroit où il y a des traces d’occupation inuit (d’Anglure 2004, 117).
Bibliographie